Et de deux. Après la CAC40 ESG en mars dernier, Euronext lance le MIB ESG qui va regrouper 40 valeurs cotées à la Bourse de Milan représentant les entreprises ayant les meilleures performances en matière de critères environnementaux sociaux et de gouvernance (ESG).
« La sélection est effectuée parmi les 60 entreprises italiennes ayant les titres les plus liquides et exclut les sociétés impliquées dans des activités qui ne sont pas compatibles avec l’investissement ESG », a précisé l’opérateur boursier européen.
Pour la création de ce nouvel indice, Euronext s’est associé à V.E., une filiale de Moody’s ESG Solutions. Sa composition sera révisée trimestriellement pour intégrer les sociétés dont les performances ESG se sont suffisamment améliorées.
L’importance grandissante des critères ESG
La naissance du MIB ESG intervient à un moment où la thématique prend de plus en plus d’importance. Selon une étude Finansol parue en juin dernier, l’encours global du marché de la finance solidaire a dépassé les 20 milliards d’euros fin 2020. Il s’agit d’une augmentation de 33 % sur un an.
Pour autant, les critères ESG restent mal connus des épargnants. Certes, selon une enquête OpinionWay/AMF (juin 2021), 76 % des Français estiment que l’impact des placements sur la qualité de l’environnement (pollution, biodiversité, etc.) est un sujet important. Plus d’un Français sur deux affirme d’ailleurs prendre en compte les enjeux de développement durable en matière d’épargne.
Toutefois, seules 17 % des personnes interrogées déclarent détenir au moins un placement responsable ou durable, dans le cadre d’une assurance-vie, d’un PEA ou compte-titres, d’un plan d’épargne salariale ou retraite et 11 % seulement des répondants connaissent avec précision l’un des types de placements solidaires, durables, responsables, ISR…
Manque de compréhension
Une seconde étude qualitative menée en juin 2021 par CSA Research, toujours pour l’AMF, a concerné un panel de 15 épargnants non-experts. Ils ont été interrogés sur le clarté des documents commerciaux et précontractuels des placements durables et responsables. Il apparaît que les notions de placement durable ou responsable et d’ISR apparaissent floues et les critères ESG ou extra-financiers opaques.
De plus, Le vocabulaire employé dans les prospectus ou documents d’information clé pour l’investisseur est jugé trop technique et décourageant. De fait, les labels publics ISR et GreenFin restent peu connus du grand public et peinent à inspirer la confiance. En conséquence, les épargnants attendent des exemples concrets de projets et des preuves de l’impact de ces placements.
Les professionnels de la finance sont donc appelés à faire des efforts dans le domaine. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas le choix. A partir d’août 2022, les nouvelles règles de la directive européenne sur les marchés d’instruments financiers MIF2 s’appliqueront. Les conseillers financiers seront, alors, dans l’obligation de recueillir les préférences ESG de leurs clients avant de leur proposer un produit d’investissement.