C’est un record ! En 2021, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a procédé à 1202 inscriptions, dont 178 au cours du dernier trimestre sur sa liste noire des sites ou entités proposant, en France, des crédits, des livrets d’épargne, des services de paiement ou des contrats d’assurance sans y être autorisés. Soit autant d’offres frauduleuses.
En quoi consistent ces dernières ? Il s’agit, presque toujours, d’offres de faux crédits ou livrets d’épargne. Et dans plus de la moitié des cas, les escrocs n’hésitent pas à usurper l’identité d’un établissement ou d’un intermédiaire financier dûment autorisé à commercialiser de tels produits, en France ou dans un autre pays de l’Espace économique européen.
Se protéger des offres frauduleuses
Pour se protéger des offres frauduleuses, l’ACPR conseille fortement de vérifier systématiquement la légitimité de la personne qui en est à l’origine. Pour vérifier si elle possède une autorisation de proposer des produits bancaires, il est possible de consulter le registre des agents financiers (Regafi), ainsi que le registre des organismes d’assurance (REFASSU), et le site de l’Orias organisme chargé de tenir le registre des intermédiaires en assurance, en banque ou en financement participatif.
Dans le cas où l’on a été victime d’une offre fraude, il ne faudra alors pas hésitez à rapidement déposer plainte. L’ACPR conseille aussi de contacter Info Escroqueries et d’effectuer un signalement sur le site suivant https://www.internet-signalement.gouv.fr/, même en l’absence de préjudice subi. En effet, une telle démarche peut s’avérer pour empêcher d’autres personnes de tomber dans le piège des offres frauduleuses.
D’autre part, il est important de ne pas oublier que la liste noire établie par l’ACPR ne peut pas être exhaustive. Il s’agit d’une photographie à un instant T. Or les fraudeurs ne manquent pas d’imagination et de nouveaux sites non autorisés apparaissent régulièrement sur Internet. Donc si le nom d’un site ou d’une entité ne figure pas sur cette liste, cela ne signifie pas, qu’il est autorisé à proposer des produits bancaires ou des assurances en France.
Des montants conséquents
Selon l’ACPR, les offres frauduleuses aux livrets et aux crédits se sont multipliées ces deux dernières années, causant des pertes élevées, de 72.000 euros en moyenne par victime concernant les livrets d’épargne et de 12.000 euros concernant les crédits pour les dossiers signalés à l’ACPR en 2021.
Après une accalmie pendant deux ans, les escroqueries au trading sur le Forex, le marché non régulé des devises, et sur les « crypto-actifs » ont fortement repris en 2020 et en 2021, causant des préjudices importants, de l’ordre de 38.000 et 20.000 euros par épargnant respectivement selon les déclarations des victimes auprès de l’AMF.
Les offres frauduleuses d’investissement dans des places de parking d’aéroport ou dans des chambres d’Ehpad ont généré des pertes plus élevées encore, de plus de 50.000 euros et 70.000 euros respectivement.
Les arnaques passent de plus en plus par les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux et les influenceurs sont le nouveau point d’entrée apparu ces dernières années. Par ce biais, c’est un public plus jeune, de milieu plus modeste que la cible traditionnelle des arnaques au placement, qui est désormais touché, en particulier dans le domaine du trading (Forex et crypto-monnaies). Le partage de faux « bons plans » sur les réseaux sociaux et applications de messagerie démultiplie l’impact de ces arnaques.
Plusieurs dossiers traités récemment par la DGCCRF confirment la montée inquiétante des pratiques commerciales trompeuses en ligne dans le domaine des services financiers, notamment de la part d’influenceurs.
De ce fait, la DGCCRF a fait de la lutte contre les pratiques déloyales du marketing d’influence un de ses axes de contrôle prioritaires pour 2022.