Après 2 ans de pandémie sanitaire, l’économie semblait avoir retrouvé son niveau d’avant crise.
Les prévisions de 3,8% en 2022 et 2,3% en 2023 avaient considérablement rassuré les marchés financiers qui prévoyaient un retour à la normale dès le second trimestre de cette année.
Mais c’était sans compter sur les turbulences de ces dernières semaines. L’inflation atteint son niveau le plus élevé depuis 30 ans et la tendance haussière des taux d’intérêt pourraient faire penser aux premiers signes d’un recul voire au début d’une récession mondiale.
Une situation économique alarmante ?
Après les années 2020 et 2021 record, la situation au premier trimestre 2022 ne suit pas la même voie que précédemment avec une courbe qui se stabilise. Plus inquiétante, la consommation des ménages marque le pas malgré une épargne conséquente. La confiance est au plus bas et la protection de son patrimoine personnel est l’option privilégiée.
La récession économique se définit par un PIB négatif sur deux trimestres consécutifs.
Le PIB mondial étant de + 1,4 %, nous sommes bien loin d’une crise généralisée démontrant une fragilité avérée de l’ensemble des entités économiques.
Cependant, le PIB est un élément déterminant pour identifier une possible récession à venir, mais il n’est pas le seul indicateur.
Les facteurs qui déterminent l’entrée dans une période de récession économique h2
Le PIB actuel ne peut donc pas justifier une panique sur les places boursières. Ce n’est d’ailleurs pas un phénomène observable actuellement.
Mais, ce qui est intéressant, c’est de pouvoir repérer les signes avant-coureurs pour préparer son épargne et prendre les dispositions qui s’imposent avec l’arrivée d’une crise financière pouvant s’étendre aux marchés bancaires et donc possiblement impacter nos propres actifs.
Les regards fixés sur l’inflation
Un second facteur qui pèse dans la balance de l’équilibre économique est l’inflation. C’est l’un des signes récents et assurément celui qui cristallise les inquiétudes des experts financiers.
Le taux d’inflation en mars 2022 est de 9,2 %, soit 2 points de plus qu’en février et 3 de plus qu’en décembre. L’inflation est une mesure de l’augmentation des prix des biens et des services.
Généralement, le coût des matières premières est en la raison principale. C’est ce que nous observons aujourd’hui. Les prix de l’énergie par exemple ont bondi de presque 20 % en 5 ans. L’effet post Covid, mais aussi et surtout la guerre en Ukraine n’ont en rien aidé à maintenir la stabilité des prix.
L’ONU a d’ores et déjà prévu de revoir ses prévisions financières pour l’année 2022, passant de 3,6 % à 2,6 %. Un recul qui peut s’expliquer par l’envie de ne pas encourager la spéculation de la part des investisseurs après des perspectives de croissance extrêmement favorables.
Des taux d’intérêts bancaires qui explosent
Nos sociétés modernes sont basées sur un système financier qui repose essentiellement sur les banques. Le financement des entreprises et de l’investissement immobilier ou boursier tient en grande partie sur le principe de l’emprunt bancaire. Les effets d’une hausse des taux d’intérêt en 2022 sont donc un indicateur à regarder suivre de très près.
Les conséquences peuvent être importantes avec une augmentation des loyers et des difficultés à accéder à la propriété, sans compter des entrepreneurs qui peinent à développer leurs entreprises et à innover. Moins compétitives, les organisations peuvent alors chercher à dégraisser diminuer leur effectif.
Vers une récession économique mondiale ? Pas si sûr.
Si certains éléments peuvent faire craindre le pire, tous les indicateurs ne sont pas négatifs, loin de là. Aux États-Unis par exemple, le marché de l’emploi ne s’est jamais aussi bien porté avec plus de 400 000 offres.
La consommation des ménages recule, certes, mais au profit d’une épargne qui, elle, est toujours en augmentation avec plus de 166 milliards d’euros selon les données de la Banque de France. Le consommateur est plus responsable avec des dépenses superflues se portant désormais vers des produits financiers comme le livret A ou l’assurance vie.
Comment protéger son épargne en cas de crise financière ?
Les économistes ne semblent pas tous s’accorder sur la suite des événements. Aujourd’hui, rien ne dit que la récession est proche, mais cela ne doit pas pour autant empêcher les ménages de penser à leur épargne en mettant en place des routines financières dans le but de protéger et faire fructifier leurs économies.
Le but n’est pas de vivre dans la peur d’un prochain krach boursier. L’économie a besoin que la consommation reprenne son niveau habituel pour soutenir les entreprises qui sont les acteurs principaux de tissu économique local et national.
- Investir son argent
Reporter ses investissements en raison d’un possible ralentissement économique ne serait pas une bonne décision. Avec une inflation en constante augmentation, la valeur monétaire n’a de cesse de chuter. Investir permet de protéger son épargne. Il est recommandé de procéder prudemment et d’injecter petit à petit un pourcentage de ses économies ou de son salaire au fur et à mesure au gré des perspectives des économistes.
- Diversifier ses investissements
Crise ou non, la diversification de son portefeuille est nécessaire pour lisser les risques. La guerre entre la Russie et l’Ukraine a mis en exergue la volatilité des marchés. L’or, l’immobilier, les livrets bancaires, la bourse, le prêt entre particuliers… la liste est non exhaustive et offre aux investisseurs la possibilité de limiter les risques en cas d’effondrement de l’un des secteurs économiques.
Les deux dernières récessions mondiales remontent à la crise des subprimes et celle du Covid. Des événements rares donc qui ne doivent pas entrainer un repli sur soi avec pour conséquence la surprotection de son épargne.
Si ralentissement économique il y a, cet état n’est pas définitif et pourrait se résorber rapidement. Les indicateurs ne sont pas encore au rouge et rien ne justifie de devoir se projeter sur un scénario catastrophe.
Continuer à investir pour contrer l’inflation et soutenir l’économie tout en diversifiant ses sources de revenus parait être la meilleure stratégie d’investissement.