L’or semble de nouveau trouver la faveur du grand public. A la faveur de la pandémie, les prix de l’once d’or ont l’an passé fortement progressé. En août dernier, le seuil des 2000 euros l’once d’or était dépassé. Bien qu’en recul depuis, la demande reste ferme, boostée par les craintes d’une reprise de l’inflation.
Le dernier rapport du World Gold Council dresse le portrait de la demande mondiale d’or au premier trimestre 2021. Globalement, elle est en phase de normalisation, avec une stabilisation de la demande des investisseurs et plus de demandes en ce qui concerne le secteur de la bijouterie et l’industrie.
Mais ce rapport mets également un évidence un phénomène spécifique : la demande pour des lingots et des pièces d’or par les particuliers est au plus haut depuis le 4ème trimestre 2016. Une bonne nouvelle pour les investisseurs qui font le pari d’un renforcement des cours.
En Chine, la vente de lingots et pièces a atteint 86 tonnes au 1er trimestre, soit une augmentation 133% en un an, et de plus de 20% si on la compare aux niveaux de 2019. En Inde, il s’agit du meilleur début d’année depuis 2015. En Turquie, la demande a doublé en un an sur fonds d’incertitudes politiques et économiques et de hausse de l’inflation.
Aux Etats-Unis, les 26 tonnes achetées correspondent au double de la moyenne de ces 5 dernières années. L’explication semble toute simple: dans cette situation économique et sanitaire toujours incertaine, les particuliers ont profité de la baisse des cours pour acheter.
La baisse du prix de l’or stimule la demande
Le renforcement de la demande des consommateurs a atténué l’impact des sorties d’ETF adossés à l’or, dans un contexte de relance économique mondiale.
La demande d’or au premier trimestre (hors OTC) était de 815,7 t, pratiquement à égalité avec le quatrième trimestre 2020, mais en baisse de 23% par rapport au premier trimestre 2020.
Alors que le prix moyen de l’or au premier trimestre était de 13% plus élevé en glissement annuel, il a baissé de 4% en glissement trimestriel. L’opportunité d’acheter à des prix inférieurs, par rapport aux sommets observés l’année dernière, a stimulé la sont sorti du confinement et que la reprise économique a renforcé le sentiment d’optimisme.
La demande de bijoux qui a atteint 477,4 tonnes, a augmenté de 52 % par rapport à l’année précédente. La valeur des dépenses en bijoux (27,5 milliards de dollars US) a été la plus élevée pour un premier trimestre depuis le 1er trimestre 2013.
Les investissements en lingots et pièces de 339,5 t (+ 36% en glissement annuel) ont été soutenus par la chasse aux bonnes affaires, ainsi que par les anticipations de pressions inflationnistes.
Les banques centrales continuent d’acheter de l’or
La croissance de la demande des consommateurs a été compensée par de fortes sorties de fonds ETF adossés à l’or, qui ont perdu 177,9 au premier trimestre 2021, la hausse des taux d’intérêt et une tendance à la baisse des prix ayant pesé sur le sentiment des investisseurs.
Par ailleurs, au premier trimestre, les achats nets des banques centrales ont continué à être solides. Les réserves officielles d’or mondiales ont augmenté de 95,5 t, soit une baisse de 23 % par rapport à l’année précédente, mais une hausse de 20 % par rapport au trimestre précédent. Les réserves d’or de la banque centrale mondiale ont augmenté de 95,5 t au premier trimestre. Les achats importants de la Hongrie (+ 63 t) ont soutenu les achats du T1, plus que la vente substantielle de la Turquie (31,5 t).
La demande d’or du secteur technologique était également en hausse entre janvier et mars 2021. Elle a augmenté de 11% en glissement annuel au premier trimestre, la confiance des consommateurs continuant de se redresser. La demande (81,2 tonnes) était juste au-dessus de la moyenne trimestrielle sur cinq ans de 80,9 tonnes.
Couverture stratégique contre l’inflation
Alors que l’économie mondiale et les marchés financiers commencent à se remettre de la pandémie COVID-19, une des principales préoccupations de nombreux investisseurs est la perspective quelque peu nouvelle d’une inflation élevée, en particulier aux États-Unis, où les investisseurs sont habitués à de faibles niveaux d’inflation depuis plus de trois décennies.
Cela plaide en faveur d’une hausse des achats massifs de la part des particuliers qui souhaiteraient se prémunir contre ce risque. L’or est souvent évoqué comme une couverture à long terme éprouvée contre l’inflation. Mais sa performance à court terme est moins convaincante. Malgré cela, il n’en demeure pas moins que l’or peut être un élément précieux d’un panier de couverture de l’inflation. D’autant que par rapport à d’autres actifs qui peuvent être aussi considéré comme une couverture contre la hausse des prix, ses performances n’ont pas à rougir. L’or garde donc plus que jamais sa place dans les portefeuilles cette année.