Une semaine après, la nouvelle fait encore couler beaucoup d’encre. Le mardi 21 septembre, la tech française (French Tech) a connu sa journée historique. Deux jeunes poussent hexagonales ont, en moins de 24 heures, réussi à levée chacune d’entre-elles plus d’un demi milliard d’euros. Une situation, jusque-là, totalement inédite.
La tech, le vent en poupe
Sorare a été créée ; il y a moins de trois ans. La start-up, qui a développé un concept de vignettes Panini 2.0 consacré à l’univers du football et payable en crypto, a vu, en conséquence, sa valorisation atteindre 4,3 milliards d’euros. Ce tour d’investissement de série B a été mené par le géant japonais de la fintech SoftBank, à côté d’autres fonds de capital-risque, tels que Benchmark, Accel et Headline, Atomico, Bessemer Venture Partners et D1 Capital.
De son côté, Mirakl, fondée en 2012, a su convaincre les investisseurs de la la pertinence de sa solution de sa solution logicielle qui permet aux entreprises de développer leur propre place de marché. Du coup, voilà la société valorisée à près de 3 milliards d’euros.
A noter également que les start-up françaises avaient déjà réussi à lever 5,1 milliards d’euros au cours du premier semestre 2021. Là encore, du jamais vu.
Comment expliquer d’aussi bons résultats ? La tech serait-elle en train de devenir une nouvelle valeur refuge, une tendance accentuée par la crise sanitaire ?
Les valeurs technologiques plus fortes que le Covid
Pour évaluer la situation, petit retour en arrière. Précisément en avril 2020, alors que la pandémie pousse les Etats aux premiers confinements. A New-York, les indices boursiers s’affichent en retrait. Le S&P 500 recule de plus de 10 %, tandis que le Dow Jones dévisse à -16 %. Dans ce contexte compliqué, le Nasdaq 100 continue à afficher une tendance positive à + 0,61 %.
Mais c’est un sous-indice qui attirer réellement l’attention. Le NYSE Fang Index qui regroupe les géants de la tech (Facebook, Ali Baba, Netflix, Tesla,etc.) continue, de son côté à afficher une santé affolante, en hausse de 20 %.
Des performances qui consacrent le statut des Big Tech comme les nouvelles valeurs refuges. A l’ère des « digital natives », alors que la crise du Covid-19 a accéléré la transformation numérique des entreprises, les entreprises technologiques sont désormais vues comme des rocs au milieu de la tempête.
Que ce soit en Bourse, ou stade encore précoce de leur vie comme le démontrent les faramineux tours de tables historiques réalisés il y a une semaine par Sorare er Mirakl, ce sont désormais les jeunes pousses de la tech qui en profitent aussi.
Le succès croissant du Private Equity
Cela explique également pourquoi le private equity, qui consiste en une prise de participation au sein d’une entreprise non cotée en Bourse fait aujourd’hui tellement parler de lui. Jadis réservé aux investisseurs professionnels, il se démocratise aujourd’hui et rapporte en moyenne 11,3 % par an. Mais, comme toujours, qui dit haut rendement, dit également risques élevés. Et l’histoire des entreprises technologiques françaises est aussi parsemée d’échecs. A l’image de la néobanque Swoon, aujourd’hui disparue, et qui n’a toujours pas rembourser ses ex-clients.
C’est un réel rappel pour les investisseurs qui doivent savoir que si le non coté rapporte, il peut aussi coûter énormément. Il faut donc savoir séparer le bon grain de l’ivraie. Ce qui est loin, il faut bien le dire, d’être toujours évident.